Intervention de Jean Asselborn à la réunion du Quatuor élargi sur le Moyen-Orient

"(...)La solution à deux États reste la seule voie possible"

"Monsieur le secrétaire général,

Chers collègues,

Je suis honoré de pouvoir participer à cette réunion du Quatuor pour le Moyen-Orient élargi aux Etats membres intéressés. Je serai bref.

L’heure est grave: nous assistons à des tensions dangereuses sur l’esplanade des Mosquées, à la poursuite effrénée de la colonisation, à des cycles de vengeance entre extrémistes avec à la clef le risque réel d’une nouvelle Intifada. L’idée qu’il y ait une alternative à la solution à deux États tend à gagner du terrain. J’ai pu m’en rendre compte encore au début de ce mois, lors d’un voyage dans la région. Les propos tenus par le président Abbas à la tribune de l’assemblée générale, il y a à peine quelques heures, nous interpellent.

En dépit de la situation sur le terrain: la solution à deux États reste la seule voie possible.
Pour sauver cette solution à deux États, il faut changer de méthode, tirer les leçons des échecs du passé. Il faut promouvoir un nouveau format de négociation, en incluant ceux qui peuvent exercer une réelle pression sur les parties, et en réactivant le rôle du Conseil de sécurité.

La solution globale à la question du nucléaire iranien à laquelle les E3+3 et l’Union européenne sont parvenus avec l’Iran montre qu’il ne faut pas désespérer de la capacité de la diplomatie – quand ses efforts sont bien structurés – à résoudre les problèmes les plus épineux.

Certes, la paix au Moyen-Orient ne se fera pas sans les parties; il n’y a pas d’alternative aux négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. Toutefois, et je partage la conviction déjà exprimée par plusieurs collègues autour de la table, sans un meilleur accompagnement de la communauté internationale et sans une implication décisive du Conseil de sécurité, le processus de paix restera dans l’impasse.

C’est pourquoi le Luxembourg salue l’initiative de ce jour. Elle pourrait conduire à la création d’un groupe de soutien élargi, qui aurait vocation non à se substituer aux négociations mais à les accompagner; il pourrait définir un calendrier d’action, formuler des propositions concrètes pour sortir de l’impasse et fournir les incitations nécessaires à un compromis. À mes yeux, un tel groupe élargi permettrait de créer une nouvelle dynamique mobilisatrice, de sorte qu’une paix durable puisse enfin être bâtie entre Israéliens et Palestiniens.
Je vous remercie."

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