Jean Asselborn au Conseil "Justice et Affaires intérieures" de l'Union européenne

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l'Immigration et de l'asile, Jean Asselborn, a participé à la réunion du Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI) de l'Union européenne, qui s'est tenue le 28 septembre 2023 à Bruxelles.

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    Jean Asselborn au Conseil "Justice et Affaires intérieures" de l’Union européenne

    Jean Asselborn au Conseil "Justice et Affaires intérieures" de l’Union européenne

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    Fernando Grande-Marlaska, ministre de l'Intérieur de l'Espagne; Jean Asselborn

    Fernando Grande-Marlaska, ministre de l'Intérieur de l'Espagne; Jean Asselborn

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    Jean Asselborn; Nancy Faeser, ministre fédéral de l'Intérieur de l'Allemagne

    Jean Asselborn; Nancy Faeser, ministre fédéral de l'Intérieur de l'Allemagne

L'enjeu principal de la réunion ministérielle était de discuter des aspects externes de la migration après les événements qui ont secoué l'île de Lampedusa, et de dresser un état des lieux des négociations sur le pacte migration et asile. Les ministres chargés de la migration ont également endossé la prolongation de la protection temporaire jusqu'en mars 2025 au profit des personnes fuyant l'agression russe en Ukraine.

Après avoir été briefés par le Vice-Président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, sur ses récentes visites en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Sénégal, les ministres ont assisté à une présentation de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, sur les routes migratoires. La Commissaire a noté une recrudescence de la pression sur quasiment toutes les routes migratoires, avec une augmentation des franchissements aux frontières extérieures de l'UE, à Chypre, aux îles Canaries, à l'île de Lampedusa, aux îles grecques et avec le Belarus.

Lors de la discussion, le ministre Asselborn a soutenu la Présidence espagnole en insistant sur la nécessité d'"inscrire nos efforts dans une logique préventive plutôt que réactive". Il a souligné que la gestion migratoire ne peut être qu'un pilier parmi d'autres; un pilier qui vient en soutien à des relations stables et mutuellement bénéfiques avec nos partenaires. La dimension externe ne pourra pas faire l'économie d'une réforme des règles internes, c'est-à-dire celle du pacte migration et asile qui permettra de mettre en place une "politique migratoire européenne cohérente".

Le ministre a mis en exergue que l'UE "doit se doter d'une approche réellement holistique qui repose sur le plein respect des droits fondamentaux et du droit international", avant de poursuivre: "La migration légale joue un rôle crucial dans ce contexte. L'UE a commencé à y travailler en 2015 au sommet de La Valette, il s'agit donc d'une promesse à honorer. La migration légale n'est pas seulement un levier important, il s'agit aussi d'une réponse à nos propres besoins démographiques et économiques".

Le ministre Asselborn a ajouté que, pour que cette approche soit vraiment holistique, une coopération entre égaux doit s'étaler sur tous les domaines et secteurs pour lesquels un intérêt existe de part et d'autre. "C'est le seul moyen pour construire une résilience globale dans nos relations, et éviter la création de nouvelles dépendances", a-t-il fait remarquer. Le ministre a salué l'annonce des Commissaires de maintenir un dialogue constructif avec la Turquie qui héberge une communauté importante entre autres de réfugiés afghans et syriens.

La Présidence espagnole a conclu les débats sur le premier point de l'agenda en proposant des partenariats qui s'inscrivent dans la prévention, plutôt que dans la réaction. Elle propose une approche s'appuyant sur un sentiment de responsabilité partagée et mutuellement bénéfique; sur la confiance mutuelle établie par le biais de contacts réguliers; sur une coopération opérationnelle conjointe notamment dans la lutte contre les réseaux de trafiquants mais aussi en matière de migration légale; ainsi que sur une prévisibilité accrue nourrie par une assistance matérielle et financière permanente et stable.

Dans un deuxième temps, les ministres se sont penchés sur les négociations sur le pacte migration et asile. La Commission européenne s'est félicitée des progrès réalisés au Conseil JAI, en vue d'un mandat de négociation sur le règlement de crise dans l'objectif de mener des négociations avec le Parlement européen sur tous les instruments qui composent le pacte migration et asile. Dans ce contexte, le ministre Asselborn a rappelé que la priorité urgente doit rester la finalisation des négociations sur le pacte migration et asile. A cet égard, il a souligné l'importance d'avancer sur le règlement de crise, de prendre en compte la situation des personnes vulnérables et de relancer les trilogues politiques avec le Parlement sur tous les instruments du pacte.

Les ministres ont fait des progrès sur le règlement de crise, mais n'ont pas su entériner un accord politique. Selon la Présidence espagnole et la Commission européenne, cet accord politique devrait être finalisé dans les jours à venir.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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