Xavier Bettel, François Bausch et Jean Asselborn au Sommet de l'OTAN à Vilnius

À l'ordre du jour figuraient les investissements des alliés dans la défense (le "Defense Investment Pledge"), le renforcement de la posture de dissuasion et de défense avec trois nouveaux plans régionaux, l'adhésion de la Suède à l'OTAN, le maintien du soutien à l'Ukraine et les relations entre l'Alliance et l'Ukraine, ainsi que le partenariat avec l'Australie, la Corée du Sud, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

Face au nouveau contexte sécuritaire détérioré en Europe, les chefs d'État et de gouvernement ont approuvé les nouveaux plans visant à renforcer la posture de dissuasion et de défense de l'Alliance, afin de faire face aux menaces sécuritaires que sont la Russie et le terrorisme. À travers trois plans régionaux - pour le Nord, Centre et Sud de la zone euro-atlantique – l'Alliance évolue d'une logique de " présence avancée " à une logique de " défense avancée ". Le nouveau modèle de défense collective suit une approche à 360 degrés sur terre, dans les airs, en mer, dans le cyber et dans l'espace, combiné avec une nouvelle structure des forces ("New NATO Force Model") et une structure de commandement et de contrôle adaptée.

La mise en œuvre de l'adaptation de la posture de dissuasion et de défense nécessite une augmentation des investissements des alliés dans leur défense. Ainsi, les dirigeants des pays OTAN ont adopté un "Defense Investment Pledge" plus ambitieux, fixant l'objectif des 2% du produit intérieur brut (PIB) comme plancher ("baseline"). En tenant compte du principe de l'effort raisonnable de l'OTAN et de la spécificité de l'économie luxembourgeoise, se caractérisant par un PIB par habitant bien au-dessus de la moyenne des États membres de l'Alliance, particulièrement en raison des contributions économiques d'un grand nombre de travailleurs frontaliers ainsi que de la part importante des résidents non-luxembourgeois, le revenu national brut (RNB) sera appliqué au Luxembourg au lieu du PIB. " En conséquence, et dans un véritable esprit d'unité et de solidarité, le Luxembourg a, dans un effort sans précédent, souscrit à l'engagement de Vilnius en matière de défense, fixant 2% comme plancher et visant à atteindre, à terme, les 2 % de son RNB", a déclaré François Bausch. Et d'ajouter: "Nous continuerons également à renforcer l'Alliance dans les domaines du cyber, de l'espace et des technologies émergentes et de rupture, trois priorités nationales essentielles."

Les leaders de l'OTAN ont également approuvé le "Defence Production Action Plan" qui vise à renforcer la capacité de production de l'industrie de défense des pays alliés. Dans ce contexte, le Luxembourg a relevé le rôle central de la NATO Support and Procurement Agency, basée à Capellen.

Au centre des discussions figurait également la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ainsi que les relations OTAN-Ukraine. Dans ce contexte, les chefs d'État et de gouvernement ont décidé de poursuivre le développement du ComprehensiveAssistance Package (U-CAP) pour en faire un programme pluriannuel pour l'Ukraine. Le U-CAP vise à renforcer la dissuasion et la défense de l'Ukraine à court, moyen et long terme, en rapprochant l'Ukraine aux standards otaniens, en facilitant l'interopérabilité avec l'OTAN et en contribuant à la reconstruction du secteur ukrainien de la sécurité et de la défense. Depuis le Sommet de Madrid en 2022, les alliés et les partenaires ont engagé plus de 500 millions d'euros dans le cadre du CAP. Le Luxembourg y a contribué 11,4 millions d'euros en total.

Le Luxembourg a réaffirmé son support résolu pour l'Ukraine. Jusqu'à présent, le Luxembourg a livré des équipements militaires létaux et non létaux d'une valeur de 90 millions d'euros. Au total, des équipements d'une valeur de 127,4 millions d'euros sont sous contrat. Xavier Bettel a notamment souligné, lors du Conseil OTAN-Ukraine qui s'est réuni pour la première fois, que le Luxembourg continue son soutien indéfectible à l'Ukraine, y compris au niveau du rapprochement entre l'Ukraine et l'OTAN.

Le Premier ministre a salué la participation des partenaires de l'Indopacifique et des représentants de l'UE lors de la deuxième séance des leaders de l'OTAN la matinée du 12 juillet. Il a particulièrement relevé que la sécurité dans la région euro-atlantique et celle de la région indopacifique sont interdépendants.

En marge du Sommet, François Bausch a signé une déclaration pour mettre en place une coalition conjointe pour la formation de l'armée de l'air ukrainienne à l'exploitation et à l'entretien des avions de combat F-16. Les autres parties signataires de la coalition sont la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Suède et le Royaume-Uni. Les parties ont convenu de commencer la formation des pilotes, des techniciens et du personnel de soutien de l'armée de l'air ukrainienne, permettant l'exploitation, l'entretien et la maintenance des avions de combat F-16.

François Bausch a également signé un Memorandum of Understanding portant création du centre d'excellence de l'OTAN sur le changement climatique et la sécurité (CCASCOE - Climate Change and Security Centre of Excellence). Le Luxembourg pourvoira un poste d'expert au nouveau centre d'excellence par le biais d'un contrat de services avec un thinktank ou une institution de recherche intéressés.

De son côté, le ministre Jean Asselborn a participé à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN avec leurs homologues de la Bosnie-Herzégovine, de la Géorgie et de la Moldavie, ce qui a permis de faire le point sur la situation dans ces pays qui sont particulièrement touchés par des pressions et des actions déstabilisatrices de la part de la Russie.

Le ministre Asselborn s'est réjoui de la décision prise par le gouvernement turc de ne plus bloquer l'adhésion de la Suède à l'OTAN, en faisant part de son espoir de voir le processus de ratification aboutir dans les meilleurs délais.

Communiqué par le ministère d'État / ministère des Affaires étrangères et européennes / Direction de la défense