Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé à la réunion informelle "Gymnich" des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui s'est tenue les 26 et 27 mai 2021 à Lisbonne.
La réunion informelle "Gymnich" a commencé par une discussion approfondie sur les relations de l'Union européenne avec l'Afrique, qui a permis d'évoquer les moyens de renforcer l'engagement stratégique avec les partenaires africains, notamment dans la perspective du 6e sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine. A cet égard, le ministre Asselborn s'est prononcé en faveur d'un partenariat fort, modernisé et mutuellement bénéfique - construit sur un pied d'égalité - entre l'Afrique et l'Europe : "Les relations UE-Afrique sont un pilier important de l'action extérieure de l'UE, qui est le partenaire principal de l'Afrique", a-t-il fait remarquer, avant de souligner l'importance de continuer à "combattre les effets sanitaires immédiats, remédier à l'impact socio-économique à long terme de la pandémie et militer pour une solution multilatérale visant à faciliter l'accès de tous aux vaccins".
Pour sa part, le Luxembourg a contribué près de 70 millions d'euros à l'initiative "Team Europe" et s'engagera davantage pour un accès équitable aux vaccins, en particulier pour ses partenaires africains. Jean Asselborn est également revenu sur les développements récents au Mali : "En tant que partenaire de longue date du Mali et compte tenu de son engagement au Sahel, le Luxembourg suit la situation au Mali avec beaucoup d'inquiétude. La transition malienne doit être démocratique et civile et elle ne doit pas être entravée par des coups d'Etat militaires".
Par la suite, les ministres des Affaires étrangères se sont penchés sur les conflits non-résolus dans le voisinage oriental de l'Union européenne, en vue de renforcer le rôle de l'UE dans le cadre des efforts visant à régler ces conflits. Dans cette optique, le ministre Asselborn a souscrit à l'idée d'une coordination plus poussée entre l'UE, l'OSCE et les parties directement impliquées dans les formats de négociation. "Un autre élément crucial réside dans le renforcement de la résilience de nos partenaires orientaux. Il est à ce titre primordial que l'UE ne relâche pas ses efforts et qu'elle continue d'appuyer les réformes nécessaires dans les États partenaires concernés, notamment sur le plan de la démocratie et de l'État de droit", a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette discussion sur le voisinage oriental, les ministres ont également fait le point sur l'approche européenne à l'égard du Belarus suite au détournement forcé du vol FR4978 le 23 mai dernier. Le ministre Asselborn a tout d'abord exprimé sa solidarité à ses collègues dont les citoyens ont été mis en danger par cet acte inacceptable. "Cette dangereuse entrave à l'aviation civile nous montre jusqu'où le régime de Loukachenko est prêt à aller pour étouffer toute voix indépendante, en l'occurrence pour capturer le bloggeur indépendant Raman Pratasevich et sa compagne Sofia Sapega", a-t-il déclaré.
En se référant aux conclusions adoptées par le Conseil européen le 24 mai 2021, le ministre Asselborn a appelé de ses vœux la préparation dans les meilleurs délais de sanctions économiques de l'UE qui ciblent des secteurs permettant d'avoir "un impact direct sur le régime de Loukachenko". Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné qu'en même temps, "nous devons nous assurer, dans la mesure du possible, que ces mesures n'aient pas de conséquences négatives sur les citoyens du Belarus, dont nous soutenons l'aspiration à la liberté et à la démocratie".
La réunion informelle à Lisbonne a aussi été l'occasion d'avoir une discussion stratégique sur les relations de l'UE avec ses partenaires dans l'Indopacifique. A cet égard, Jean Asselborn a fait part de sa conviction que la stratégie de l'UE devra être guidée "par nos valeurs et nos principes fondamentaux, dont l'appui à un multilatéralisme efficace, la promotion de la démocratie, de l'Etat de droit, des droits humains et du droit international, y inclus la liberté de navigation et de survol".
Enfin, un déjeuner de travail organisé par la présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne a permis au ministre Asselborn et à ses homologues européens d'avoir un échange de vues avec le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de Jordanie, Ayman Safadi, sur le processus de paix au Proche-Orient. Le ministre Asselborn a salué le rôle positif joué par la Jordanie dans la région, que ce soit à travers son action de médiation entre Israéliens et Palestiniens ou à travers l'accueil de millions de réfugiés syriens, irakiens et palestiniens sur son territoire. S'agissant de la récente escalade de la violence au Proche-Orient, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a dressé le constat que "pour rompre le cycle de la violence, il faut enfin renouer avec un véritable processus de paix digne de ce nom", avant de conclure : "Une paix économique sans perspective politique ne peut pas durablement résoudre le conflit israélo-palestinien. L'horizon politique de la solution à deux États est indispensable".
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes