Jean Asselborn à la réunion des pays fondateurs de l’Union européenne à Berlin

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Jean Asselborn avec ses homologues, les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la Belgique, de la France, de l'Italie, et des Pays-Bas

Sur invitation du ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, les six chefs de la diplomatie des pays fondateurs de l’Union européenne se sont réunis le 25 juin 2016 à Berlin. Jean-Marc Ayrault pour la France, Bert Koenders pour les Pays-Bas, Paolo Gentiloni pour l’Italie, Didier Reynders pour la Belgique et Jean Asselborn pour le Luxembourg ont participé à la réunion, qui, dans la lignée des réunions précédentes de Rome en février et de Bruxelles en mai 2016, a eu pour objectif de poursuivre une réflexion visant à renforcer la cohésion interne de l’UE en revenant sur les principes fondamentaux qui sont à l’origine de la construction européenne.

Les ministres se sont évidemment  penchés sur l’actualité européenne marquée par le résultat du référendum britannique, où une majorité d’électeurs a voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Dans une déclaration conjointe qu’ils ont adoptée à l’issue de leur rencontre, les ministres ont pris note avec regret du fait que le peuple britannique s’est exprimé contre l’appartenance à l’UE  et ont estimé que "la décision du peuple britannique marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Europe". Pour les Six, "l’UE ne perd pas seulement un Etat membre, mais une grande part d’histoire, de tradition et d’expérience".  

L’issue du référendum "crée une nouvelle situation". Une conséquence de la décision des Britanniques est que l’accord du Conseil européen des 18 et 19 février 2016 est caduc. Les six pays fondateurs attendent maintenant du gouvernement du Royaume Uni qu’il "clarifie la situation et fasse aussi vite que possible suivre d’effets cette décision".

"J’espère que nous ne jouerons pas au chat et à la souris" a déclaré le ministre Asselborn en expliquant qu’"il faut maintenant que le mécanisme de l’article 50 soit rapidement mis en œuvre, afin d’éviter dans une période d’incertitude et de garantir une séparation qui soit juste pour l’UE et pour le Royaume-Uni".

Les ministres ont estimé que "les dispositions du traité de Lisbonne (article 50 TUE) prévoient les modalités d’un départ dans l’ordre". Ils se sont déclarés prêts à travailler avec les institutions dès que les négociations qui devront définir et clarifier les futures relations entre l’UE et le Royaume Uni auront commencées.  

Les ministres des six pays fondateurs de l’UE se sont dit convaincus que "l’UE fournit un cadre historiquement unique et indispensable pour le maintien de la liberté, de la prospérité et de la sécurité en Europe, pour concevoir des relations pacifiques et mutuellement bénéfiques entre ses peuples et pour contribuer à la paix e à la stabilité dans le monde".         

Ils ont rappelé que depuis sa création par les six pays fondateurs, l’UE a été un succès, réunissant l’Ouest et l’Est de l’Europe et apportant au continent sa plus longue période de paix depuis le début de l’ère moderne. Les ministres ont qualifié l’UE de "force motrice pour rapprocher les peuples de l’Europe" et ont évoqué "la promesse principale sur laquelle nous nous sommes engagés: créer une union toujours plus étroite entre les peuples d’Europe" avant d’ajouter que « nous ne cesserons pas nos efforts pour travailler en faveur d’une Union européenne à 27 plus forte et plus unie basée sur des valeurs communes et l’Etat de droit."

Mais les ministres annoncent aussi une certaine flexibilité quant à cet engagement: "C’est pourquoi nous allons également reconnaître différents niveaux d'ambition entre les États membres quant au projet d’intégration européenne. Sans revenir sur ce que nous avons déjà atteint, nous devons trouver de meilleures façons de faire face à ces différents niveaux d’ambition afin que l’Europe puisse mieux répondre aux attentes de tous les citoyens européens."

Les ministres sont "conscients du mécontentement concernant le fonctionnement de l’UE qui est actuellement manifeste dans des parties de nos sociétés". Ils ont expliqué que "la réponse adéquate ne peut pas être un simple appel à plus d’Europe ni une phase de réflexion. Nous devons concentrer nos efforts sur les défis qui doivent être abordés avec des réponses européennes communes alors que nous laisserons les autres tâches pour être traitées aux niveaux national ou régional. Nous devons apporter de meilleures réponses aux questions que nous avons décidées de traiter au niveau européen. Et nous devons accepter notre responsabilité à renforcer la solidarité et la cohésion au sein de l’UE".     

Pour terminer, les Six ont dressé une liste des grands défis auxquels l’UE devra faire face "dans un monde globalisé" et dans un contexte d’instabilité croissante et de changement géopolitiques aux frontières de l’Europe: assurer la sécurité des citoyens face à des menaces croissantes venant de l’extérieur comme de l’intérieur; créer un cadre stable et coopératif pour faire face aux flux migratoires et de réfugiés  relancer l’économie européenne à travers la convergence des économies, une croissance durable et créatrice d’emplois, aller vers l’achèvement de l’Union monétaire .

(Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes)

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