Réaction de Jean Asselborn à la manifestation de demandeurs de protection internationale (DPI) irakiens

Le 8 juin 2016, une centaine de DPI irakiens ont manifesté en silence devant les bâtiments de la Direction de l’immigration. Ces personnes considèrent que l’instruction de leurs demandes de protection internationale aurait pris trop de retard par rapport aux demandes provenant de demandeurs syriens. De ce fait, les intéressés se sentent discriminés.

Le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, tient à souligner dans ce contexte que les dossiers de demandeurs irakiens sont hautement plus complexes que les dossiers syriens. En présence de dossiers complexes, la loi du 18 décembre 2015 relative à la protection temporaire et à la protection temporaire dispose en son article 26 que le délai de six mois endéans la procédure devrait être menée à terme, peut être prolongé de neuf mois supplémentaires lorsque des questions factuelles ou juridiques complexes entrent en jeu. De plus, cette prolongation de la durée de la procédure peut être appliquée lorsqu’un grand nombre de ressortissants tiers ou d’apatrides demandent simultanément une protection internationale.

Depuis le mois de septembre 2015, le Luxembourg connaît un tel afflux avec 374 demandeurs en septembre, 381 demandeurs en octobre, 423 demandeurs en novembre et 429 demandeurs en décembre 2015. L’afflux des demandeurs s’est ralenti depuis début 2016, mais il reste à un niveau élevé.

Depuis le mois de juillet 2015, 632 demandeurs irakiens ont introduit une demande de protection internationale; 82,91% sont encore en attente d’une décision.

Le service réfugiés a aussi procédé à une analyse interne des dossiers des demandeurs en attente d’un entretien et a identifié les dossiers de personnes hautement vulnérables et nécessitant des garanties procédurales spéciales (par exemple femmes seules avec enfants, jeunes femmes qui sont venues seules, familles avec des enfants handicapés…)

Il est vrai que les délais d’instruction des dossiers syriens sont actuellement plus courts. Compte tenu de la situation désastreuse en Syrie, les personnes n’ont plus besoin d’expliquer en détail, lors des entretiens individuels, les raisons pour lesquelles elles ont fui leur pays d’origine. En fait, l’accent est essentiellement mis sur l’établissement de l’identité et l’origine des personnes. 

Un autre aspect à ne pas négliger est l’aspect sécuritaire; à cet effet, tous les documents d’identité des demandeurs sont analysés par une Unité spéciale de la Police grand-ducale en vue de l’établissement de leur authenticité.

Finalement, il convient de noter que les effectifs du service réfugiés auprès de la Direction de l’immigration vont être renforcés par sept agents de la carrière supérieure de sorte que les délais d’attente des demandeurs sont raccourcis. Il va sans dire que ces agents vont traiter essentiellement les dossiers des demandeurs de protection internationale irakiens.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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