En date du 14 septembre 2015 à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l’Immigration et de l’Asile du Luxembourg, Jean Asselborn, a présidé la réunion extraordinaire du Conseil "Justice et Affaires intérieures" (JAI). La réunion a été convoquée par la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne à la suite des dimensions sans précédents prises par les phénomènes migratoires à l'extérieur et à l'intérieur de l'Union européenne.
La gestion des flux migratoires figurant au centre des discussions, les ministres ont débuté leurs travaux en présence d’agences de l'UE et des Nations unies (Frontex, Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), Europol, HCR et OIM) qui ont exposé la situation sur le terrain et ont informé les ministres des derniers développements intervenus aux frontières de l'UE.
Les ministres ont fait le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures les plus récentes de l'UE, visant à sauver des vies en mer et à améliorer la gestion des flux migratoires, avant d’aborder la programmation future en la matière, en présence de la Commission européenne qui a présenté aux ministres ses nouvelles propositions en matière de migration.
En ce qui concerne les mécanismes de relocalisation de réfugiés qui sont déjà arrivés sur le territoire de l’Union européenne, le Conseil JAI a, suite à l’avis favorable du Parlement européen, formellement adopté la décision établissant un mécanisme de relocalisation temporaire et exceptionnelle au profit de l'Italie et de la Grèce vers d'autres États membres de 40.000 personnes dans le besoin évident de protection internationale. "Concrètement, cela veut dire que les premières relocalisations vers les États membres pourront commencer dès les prochains jours et que les "hotspots" commenceront à fonctionner au plus vite en Italie et en Grèce", s’est félicité le ministre Asselborn.
La réunion a de plus permis de déboucher sur des conclusions de la Présidence dans lesquelles une large majorité d’États membres s’accordent sur le principe d’une relocalisation supplémentaire de 120.000 personnes en besoin de protection internationale, à partir d’États membres exposé à des flux migratoires massifs. "La proposition de la Commission servira de base pour travailler à un accord; notre Présidence accordera la plus haute priorité à ces travaux et nous visons une adoption lors du Conseil JAI du 8 octobre", a expliqué le ministre Asselborn.
Le Conseil a en outre décidé d’accroître l’aide de l’Union européenne au UNHCR, afin de lui permettre de gérer efficacement et d’une manière humainement acceptable ses camps de réfugiés, notamment dans les pays voisins de la Syrie.
La réunion a également permis de mettre en évidence l’importance de la politique de retour et de réadmission, tout en mettant l’accent sur un contrôle effectif aux frontières extérieures, afin de permettre de gérer les flux migratoires. Dans ce contexte, il a notamment été décidé de déployer les équipes d’intervention rapides sur le terrain (RABIT – Rapid border intervention teams).
Soulignant les spécificités liés à la position géographique de certains pays, le Conseil s’est notamment engagé à soutenir la Grèce dans ses efforts pour renforcer son système d'asile, ses capacités d'accueil et la gestion des frontières extérieures; à renforcer la coopération de l’UE avec la Turquie; et à soutenir activement les pays des Balkans occidentaux, qui se trouvent aujourd'hui sur la principale route de transit.
Les questions relatives aux migrations seront également examinées lors du Conseil JAI du 8 octobre 2015 et du Conseil européen des 15 et 16 octobre 2015. Un sommet spécial consacré aux migrations, en présence des États africains, se tiendra à La Valette les 11 et 12 novembre 2015.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes