"Pour nous tous, représentants de I'UE, la stabilité de l'Ukraine passe par une très étroite coopération entre la Russie et l'Union européenne. Lundi, le président de la Confédération suisse, qui assure la présidence tournante de I'OSCE, a proposé de créer un groupe de contact international pour gérer la sortie de crise de l'Ukraine. Je lui ai dit qu'à mon sens la Russie devrait y être représentée. J'ai aussi dit qu'en ce qui concerne les finances de l'Ukraine il faudrait constituer un consortium d'institutions (FMI, etc.) et de pays (UE, Russie) pour aider l'Ukraine."
Le Point.fr: Vous sortez du bureau du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La veille, le Premier ministre Medvedev avait eu des mots très durs sur l'Ukraine et sur l'Union européenne. Lavrov était-il sur la même ligne?
Jean Asselborn: Je dois dire que la réunion a été très rationnelle. Je n'ai ressenti aucune agressivité de la part du ministre Lavrov, ni envers l'Union européenne ni envers l'Ukraine. J'avais expliqué que la troïka des ministres français, allemands et polonais présents à Kiev le 21février dernier n'avait comme seul objectif que d'arrêter la violence. Sergueï Lavrov a critiqué l'influence des groupes extrémistes en Ukraine. Il s'est déclaré opposé à une élection présidentielle anticipée le 25 mai, car c'est, à ses yeux, un renoncement à l'accord de sortie de crise signé vendredi dernier par le président lanoukovitch et par les dirigeants de l'opposition. Sergueï Lavrov a mis l'accent sur l'intégrité du territoire qui doit être respectée. Il a dit que, si un gouvernement provisoire est constitué, toutes les régions et tous les groupes linguistiques d'Ukraine doivent être représentés. Enfin, il a plaidé pour une réconciliation nationale en Ukraine.
Le Point.fr: Donc vous êtes rassuré sur le respect par la Russie de l'intégrité du territoire de l'Ukraine?
Jean Asselborn: Oui. Lavrov n'a fait aucune allusion, ni directe ni indirecte, à une quelconque intervention militaire, si c'est cela que vous suggérez. Il peut y avoir d'autres formes d'action!
Le Point.fr : Pour nous tous, représentants de I'UE, la stabilité de l'Ukraine passe par une très étroite coopération entre la Russie et l'Union européenne. Lundi, le président de la Confédération suisse, qui assure la présidence tournante de I'OSCE, a proposé de créer un groupe de contact international pour gérer la sortie de crise de l'Ukraine. Je lui ai dit qu'à mon sens la Russie devrait y être représentée. J'ai aussi dit qu'en ce qui concerne les finances de l'Ukraine il faudrait constituer un consortium d'institutions (FMI, etc.) et de pays (UE, Russie) pour aider l'Ukraine.
Jean Asselborn: Et quelle a été la réponse de Lavrov?
Le Point.fr: Il dit que la Russie est prête à tout mettre en oeuvre pour favoriser le retour à la stabilité en Ukraine, mais il reconnaît que le gouvernement russe n'a pas encore pris de décision sur les pas à accomplir prochainement. Il attend de voir la constitution d'un gouvernement provisoire et quelles seront les prochaines étapes. Moi, je pense que la Russie sera prête à coopérer avec nous pour stabiliser l'Ukraine
Jean Asselborn: La Russie sait-elle où se trouve l'ex-président lanoukovitch alors que les autorités provisoires parlent de saisir la Cour pénale internationale?
Le Point.fr: II m'a dit qu'il ne sait absolument pas où il se trouve. Mon sentiment est que la Russie ne fait pas d'efforts pour avoir une réponse à cette question. Propos