Déplacement de Jean Asselborn à New York

Le ministre a participé au premier Forum d'examen des migrations internationales, qui a été établi par le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en 2018. La tenue de ce premier forum se conclura par l'adoption d'une déclaration sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Pacte mondial. Dans cette déclaration, qui est le résultat des consultations intergouvernementales que le Luxembourg a facilitées avec le Bangladesh à la demande du président de l'Assemblée générale des Nations unies, les États membres de l'ONU réaffirment le Pacte mondial et ses dix principes directeurs, font le bilan des progrès accomplis et des défis qui subsistent, et s'engagent à prendre des mesures pour accélérer la mise en œuvre du Pacte mondial et renforcer la coopération internationale en matière de migration.

Dans son intervention à l'Assemblée générale des Nations unies, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a réaffirmé l'engagement résolu du Luxembourg pour des migrations sûres, ordonnées et régulières aux niveaux national, européen et international. "La migration est au cœur de notre identité", a-t-il fait remarquer, rappelant que le Luxembourg a été au 19e siècle un pays d'émigration, avant de devenir au cours du siècle suivant un pays d'immigration. "Notre expérience nous montre que les migrations sont des sources de prospérité, d'innovation et de développement durable", a souligné Jean Asselborn.

En tant que membre du Conseil des droits de l'homme, l'engagement du Luxembourg en faveur des droits humains se traduit par le fait qu'il accorde une attention particulière à la dimension humaine des flux migratoires. Dans ce contexte, le ministre a mis en exergue que "les migrants doivent pouvoir jouir des libertés fondamentales et des droits humains, quel que soit leur statut migratoire".

"Quelle que soit notre situation géographique et économique, nous sommes tous des pays de migration. Il est inacceptable que des milliers de personnes continuent de souffrir, de disparaître ou de mourir au cours de leur migration. Il est aussi inacceptable que le racisme et les discours de haine continuent de stigmatiser les migrants et les diasporas", a conclu le ministre.

En tant que pays champion du Pacte mondial, le Luxembourg est fier de s'engager pour renforcer la coopération internationale en matière de migration. Le ministre Asselborn a annoncé que le Luxembourg a décidé de contribuer au Fonds d'affectation spéciale pour la migration.

Par la suite, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a prononcé une déclaration lors du débat public du Conseil de sécurité des Nations unies présidé par le secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken, et consacré au lien entre les conflits et la sécurité alimentaire, avec un accent particulier sur la guerre en Ukraine. Dans sa déclaration, Jean Asselborn a tout d'abord tenu à souligner l'importance du débat sur la question de la sécurité alimentaire: "L'insécurité alimentaire, accentuée par les effets néfastes du changement climatique, constitue une menace majeure contre la paix. Elle risque de déstabiliser encore davantage les sociétés fragiles, de pousser des millions d'êtres humains dans la pauvreté et d'attiser ainsi les conflits". Et d'ajouter: "Nous en voyons aujourd'hui l'illustration dans l'agression militaire non provoquée et injustifiée de la Russie contre l'Ukraine. Cette agression a plongé des milliers d'Ukrainiens dans la misère et le désespoir. En bloquant des millions de tonnes de céréales ukrainiennes destinées à l'exportation, la Russie accentue la crise alimentaire qui affecte tout particulièrement les pays et les populations en situation de fragilité en Afrique et au Moyen-Orient, où les récoltes sont déjà durement affectées par l'effet combiné du changement climatique, des conflits et des chocs économiques".

Jean Asselborn a insisté sur le fait que "c'est la guerre menée par la Russie qui est la cause de la crise alimentaire. Ce ne sont pas les sanctions, qui elles sont la conséquence de la guerre".

"La crise à laquelle nous sommes confrontés est complexe et multidimensionnelle: une réponse globale, multi-acteurs et coordonnée est impérative afin d'atténuer l'impact des conflits sur la sécurité alimentaire et d'aboutir à terme à des systèmes de production et de transformation plus durables", a souligné le ministre Asselborn, en évoquant également l'engagement du Luxembourg dans le domaine de la sécurité alimentaire.

Enfin, le ministre a saisi l'occasion de son déplacement à New York pour mener plusieurs entrevues bilatérales. Il a ainsi été reçu par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, pour un échange de vues approfondi sur les derniers développements au Sahel ainsi que la guerre en Ukraine et son impact sur la sécurité alimentaire. Le secrétaire général a fait état de ses efforts qui ont permis de faciliter l'évacuation de civils de Marioupol suite à son déplacement à Kyiv et à Moscou.

Le ministre a également rencontré le président de l'Assemblée générale des Nations unies, Abdulla Shahid, afin de faire le point sur les travaux de la 76e session de l'Assemblée générale, et en particulier les efforts en cours en vue de l'adoption par consensus de la déclaration sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Pour conclure la visite, un déjeuner de travail avec le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, António Vitorino, le coordinateur du Réseau des Nations unies sur la migration, ainsi que les représentants de plusieurs pays champions du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières sera organisé à la Représentation permanente du Luxembourg auprès des Nations unies.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes