Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé à la réunion informelle "Gymnich" des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui s'est tenue les 2 et 3 septembre 2021 à Brdo en Slovénie.
La réunion informelle "Gymnich" a débuté par une discussion approfondie sur la situation actuelle en Afghanistan. Les ministres se sont notamment penchés sur les questions liées à l'approche commune de l'UE vis-à-vis des Talibans. Le débat a permis de dégager les demandes et exigences que l'UE devra avoir vis-à-vis des Taliban, à savoir la rupture avec toutes les organisations terroristes, le respect des droits de l'homme, et en particulier le respect de la dignité des femmes, la formation d'un gouvernement de transition inclusif, l'accès pour l'aide humanitaire ainsi que la liberté de mouvement pour les Afghans et citoyens étrangers qui voudraient partir d'Afghanistan.
En présence de Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, les ministres se sont aussi échangés sur la nécessaire coordination internationale face à la situation des déplacés et réfugiés en Afghanistan et dans la région.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a déclaré: "Pour éviter une crise migratoire, il faut éviter une crise humanitaire. Il faut donc appuyer immédiatement les agences onusiennes et les autres partenaires internationaux, pour acheminer une assistance humanitaire directe au peuple afghan. Il faut aussi soutenir les pays voisins, qui accueillent déjà une large communauté afghane”.
"Notre action dans la région doit cependant aussi permettre aux Afghans en péril, aux plus vulnérables, de quitter l'Afghanistan pour sauver leurs vies. Nous avons une responsabilité morale envers tous ceux qui se sont engagés pour les valeurs démocratiques et pour les droits humains, et qui ont rêvé et travaillé avec nous pour un Afghanistan moderne. Je pense aux journalistes, aux défenseurs des droits humains, aux juges et aux procureurs, aux professeurs, à tous ces hommes et femmes engagés qui ont souvent, dans l'exercice de leurs activités, directement critiqué les talibans, et qui sont maintenant directement menacés”, a poursuivi le ministre, avant d'ajouter que "l'Union européenne se doit de garder ses portes ouvertes”.
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise et ses homologues européens ont également eu un échange de vues sur les relations entre l'Union européenne et la Chine. A cet égard, le ministre Asselborn a souligné l'importance de l'unité des Etats membres de l'UE dans les relatons avec la Chine. "Bien que les relations avec la Chine soient devenues, au cours des derniers mois, de plus en plus complexes et difficiles, l'UE doit poursuivre son dialogue avec la Chine, tant sur les questions d'intérêt commun que sur les points de désaccord", a-t-il fait remarquer, avant d'ajouter que "les interactions de l'UE avec la Chine doivent continuer à être guidées par nos valeurs et principes fondamentaux, que ce soit en relation avec l'accord global sur les investissements ou en ce qui concerne le respect des droits humains et des libertés politiques."
Enfin, un déjeuner de travail organisé par la présidence slovène du Conseil de l'UE a permis au ministre Asselborn et à ses homologues européens d'avoir un échange de vues avec le ministre des Affaires étrangères de l'Inde, Subrahmanyam Jaishankar. Dans ce contexte, les ministres se sont notamment échangés sur la coopération de l'UE avec l'Inde et les pays de l'Indopacifique dans les domaines des droits de l'homme, de la lutte contre le changement climatique ainsi que de la connectivité.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes