70e anniversaire de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA)

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé aujourd'hui à la célébration du 70e anniversaire de la signature du Traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), qui s'est tenue par visioconférence. 

De 1952 à 1967, la Haute Autorité de la CECA a eu son siège à Luxembourg. "Au Luxembourg, nous sommes fiers d'avoir apporté notre pierre à cet édifice, précurseur de l'Union européenne comme nous la connaissons aujourd'hui", a souligné le ministre Asselborn.

Dans son intervention, le ministre Asselborn a rappelé que la mutualisation du charbon et de l'acier créa enfin la paix sur le continent et jeta les bases du marché unique européen. "Ce marché unique est l'une des plus grandes réalisations de l'Europe. Aujourd'hui, la libre circulation des biens, des services et des personnes est essentielle au maintien des chaînes d'approvisionnement et à l'offre de produits et services essentiels au public, y compris les soins de santé essentiels. "

Le ministre Asselborn a mis en exergue la nécessité d'oeuvrer en faveur d'un marché unique plus résilient. "C'est d'autant plus important que ce dernier constitue un élément incontournable de la relance industrielle. Si nous voulons créer une économie européenne plus résistante et propice aux investissements, nous avons besoin d'un marché unique permettant le développement de solutions écologiques et numériques au-delà des frontières nationales". 

La réunion a aussi été l'occasion pour les six États membres fondateurs d'aborder les défis posés par le changement climatique. Selon le chef de la diplomatie luxembourgeoise, il n'y a pas de contradiction entre un Pacte vert fort et une stratégie industrielle ambitieuse. De plus, le ministre Asselborn a exprimé l'importance de lutter contre la fuite de carbone. C'est la raison pour laquelle le Luxembourg soutient l'introduction d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. "Dans sa mise en oeuvre, il faudra oeuvrer pour que ce mécanisme protège efficacement l'économie européenne et ses travailleurs tout en luttant contre le changement climatique".

La crise sanitaire a également mis en exergue la nécessité de sauvegarder l'outil industriel européen. "Il y a 70 ans, les pères de la CECA ont compris que pour reconstruire l'Europe en ruine, il était indispensable de mettre en commun nos politiques industrielles, et ce dans des secteurs d'importance stratégique. Ce sont le charbon et l'acier qui ont permis de rebâtir le continent", a rappelé le ministre." Aujourd'hui, si le charbon est appelé à disparaître en tant que source d'énergie, nous ne devons épargner aucun effort pour sauvegarder et développer l'industrie sidérurgique. L'Union européenne ne doit pas se résoudre à dépendre de l'acier étranger si elle entend demeurer un acteur stratégique". 

Le ministre également revenu dans son intervention "sur un élément clé de la CECA qui créa les bases nécessaires à l'intégration européenne: le développement d'un esprit de coopération et de solidarité, et ce dans tous les domaines d'action de l'Union. Nous sommes tous familiers de la fameuse 'solidarité de fait' qu'évoquait Robert Schuman il y a 70 ans. Ce principe doit guider nos actions aussi - et surtout - en temps de crise sanitaire, car un retour au 'chacun pour soi' est désormais impensable et matériellement impossible".

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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