Vers une approche transversale: bilan du mandat de Paulette Lenert en tant que ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire

Le 4 février 2020 marque la fin des fonctions de Paulette Lenert en tant que ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire. Après une année de mandat, Paulette Lenert a laissé ses empreintes à la Direction de la coopération au développement et de l'action humanitaire. 

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    (de g. à dr.) Peter Guest, WFP Emergency Coordinator for Rohyngia Refugee Response ; Paulette Lenert, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire
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    Ecole Madina 3 à Niamey, projet de l'ONGD Guiden a Scouten fir eng Welt
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    Unité de transformation de karité au Burkina Faso

 

La Coopération luxembourgeoise trouvant ses origines dans l'engagement de la société civile au Luxembourg, la ministre a porté une attention particulière aux organisations non gouvernementales (ONG) et a eu l'occasion de visiter plusieurs projets d'ONG dans les pays partenaires. Les ONG étant souvent les dernières à tenir le cap dans certaines régions fragilisées par des conflits, Paulette Lenert les a félicitées pour leur engagement tout en mettant en exergue leur responsabilité et le devoir de diligence envers leurs collaborateurs. Elle s'est dès lors engagée à garantir l'appui financier pour des activités de prévention, notamment des formations en matière de sécurité pour les partenaires et coopérants locaux et des équipements appropriés pour assurer leur sécurité via les projets de cofinancements et les accords-cadres sous le volet développement.

Paulette Lenert a en outre initié un processus d'évolution du traditionnel partenariat de coopération au développement avec les pays partenaires prioritaires de la Coopération luxembourgeoise vers une "approche-pays", prenant en compte les autres ressorts techniques impliqués, tels que le ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable ou le ministère des Finances. La mise en œuvre pratique de ce concept de cohérence des politiques incombera à son successeur Franz Fayot, qui effectuera sa première visite au Cabo Verde au mois de février, pays partenaire qui a été choisi comme projet-pilote de l'approche-pays.

De manière générale, l'idée est de s'orienter vers une approche de thématiques transversales. L'inclusion des genres et une prise en compte accrue des femmes a été un fil rouge lors des visites dans les pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise: les efforts de la société civile luxembourgeoise au Bangladesh pour renforcer le rôle des femmes dans leurs communautés, une école à Niamey ou une entreprise de microfinance permettant à des femmes d'avoir un stand au marché de Ouagadougou. La Coopération luxembourgeoise a en outre donné le coup d'envoi, par l'annonce d'une contribution de 5 millions d'euros, du projet de l'hôpital Panzi du Dr Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix, en République démocratique du Congo. Cet hôpital vise à développer une approche holistique de prise en charge de victimes de viols comme crime de guerre. Paulette Lenert a en outre fait élaborer une Charte contre le harcèlement, l'exploitation et les abus sexuels à laquelle doivent adhérer toutes les ONG agréées par le ministère.

Tandis que le Luxembourg mobilise depuis de nombreuses années les nouvelles technologies au service du développement et de l'action humanitaire, le sujet a pris un nouvel élan au sein de l'agenda de la Coopération luxembourgeoise. Le Luxembourg contribue ainsi activement à la mise en place d'un Digital4Development Hub (D4D Hub) au sein de l'Union européenne, qui aura pour objectif de promouvoir une approche européenne extérieure cohérente en matière de coopération numérique. Dans ce sens, un groupe de travail interministériel dédié spécifiquement au D4D a été lancé, dans le but de capitaliser le savoir-faire des acteurs luxembourgeois de l'innovation numérique, avant tout dans le domaine de la recherche et du secteur privé. La Coopération luxembourgeoise a dans ce cadre également formellement adhéré aux "9 Principes pour un développement numérique", issus d'un dialogue concerté parmi les principaux acteurs numériques de la communauté internationale. Concrètement, la Coopération luxembourgeoise met actuellement en œuvre une quarantaine de projets dédiés spécifiquement au secteur numérique/des TIC, avec un focus prioritaire sur l'Afrique.

Paulette Lenert ayant prononcé le discours d'ouverture à la Semaine africaine de la microfinance (SAM) à Ouagadougou fin octobre, la microfinance reste l'une des priorités de la Coopération luxembourgeoise. La visite ministérielle au Burkina Faso a notamment permis l'échange avec des bénéficiaires directs de la microfinance, une marchande et un créateur d'une petite entreprise. La ministre a en outre remis le Prix européen de la microfinance en novembre, cérémonie qui permet d'attirer l'attention du secteur financier mondial sur le rôle crucial de la finance inclusive dans le développement socio-économique mondial et de faire évoluer la microfinance vers la finance inclusive.

L'action humanitaire faisant partie intégrante de la Coopération luxembourgeoise, le début du mandat de Paulette Lenert a été marqué par les conséquences dévastatrices du cyclone Idai au Mozambique. Le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg a dépêché la plateforme de télécommunication emergency.lu, ainsi que 5 intervenants d'urgence, afin de rétablir la communication dans la région. S'adaptant au changement climatique, mais aussi dans un contexte sécuritaire en évolution, particulièrement dans la région du Sahel, il devient de plus en plus important d'ajouter un volet humanitaire aux efforts de développement. Face à ce défi, le coup d'envoi a été lancé pour élaborer une nouvelle stratégie sur l'aide humanitaire.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes/ Direction de la coopération au développement et de l'action humanitaire

 

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