Jean Asselborn à la conférence de Genève sur l’Afghanistan

Sur invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Afghanistan, Salahuddin Rabbani, et du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Tadamichi Yamamoto, le ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, Jean Asselborn, s’est rendu à Genève afin de participer à la conférence sur l’Afghanistan qui s’est tenue le 28 novembre 2018.

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    Jean Asselborn avec Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR)
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    Entrevue de Ignazio Cassis, chef du département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse et Jean Asselborn
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    Intervention de Jean Asselborn
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    Entrevue de Heiko Maas, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne et de Jean Asselborn

 

En présence du président de l’Afghanistan, Ashraf Ghani, et du chef de l’exécutif afghan, Abdullah Abdullah, les défis politiques, sociaux et économiques auxquels fait face l’Afghanistan ont figuré au centre des débats.

Dans la continuité des conférences de Tokyo (2012), Londres (2014) et Bruxelles (2016), la conférence a été l’occasion de passer en revue tous les aspects des efforts déployés dans le pays, ainsi que les engagements des autorités afghanes, et des bailleurs de fonds internationaux, afin de renforcer leur action en faveur du développement socio-économique du pays et du processus de paix.

Saluant "la détermination et le courage exceptionnels des millions d’Afghanes et d’Afghans qui ont pris le chemin des urnes, le 20 octobre dernier, souvent au péril de leur vie, pour participer au processus démocratique, et ainsi contribuer au futur de leur pays", Jean Asselborn a débuté son intervention en condamnant les attaques commises au cours des derniers mois et semaines contre des centres d’enregistrement d’électeurs, mais également contre des écoles et des centres religieux. Il a expliqué que "ces criminels sans pitié, qui tentent par ces actes barbares de faire dérailler le processus démocratique en Afghanistan, et de saper l’espoir de ceux qui croient en la paix, renforcent notre détermination à rester aux côtés des Afghans, pour les aider à consolider le pays et faire de l’Afghanistan un pays stable et sûr".

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a ensuite rappelé qu’une paix durable en Afghanistan ne pourra être atteinte que par un processus politique négocié, "dans un esprit d'ouverture et de compromis" et a dans ce contexte salué l'offre de paix formulée lors du processus de Kaboul II, ainsi que les différentes tentatives de dialogue avec les talibans qui ont été lancées. "Nous espérons que ces initiatives pourront réellement conduire – avec l’aide des partenaires régionaux – à l'établissement d'un processus de paix viable en Afghanistan, qui culminera avec des élections présidentielles inclusives, crédibles et transparentes en 2019. Ces élections peuvent constituer une opportunité réelle pour renforcer le processus démocratique", a-t-il expliqué.

Il a de même encouragé les autorités afghanes à accorder une attention particulière aux droits des enfants et aux droits des femmes, à mettre en place des mesures visant à prévenir les mariages forcés, la torture et la discrimination, et à protéger les droits fondamentaux des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que des journalistes.

Depuis 2001, les contributions du Luxembourg en faveur de l’Afghanistan se sont élevées à près de 89 millions d’euros. Il s’agit d’aide humanitaire et de projets de coopération au développement, mais aussi d’appui sécuritaire. Depuis 2003, le Grand-Duché a également mis à disposition plus de 320 militaires, dans le cadre des missions de l’OTAN en Afghanistan et entend contribuer à hauteur de 4 millions d’euros par an, jusqu’en 2024, en faveur du fonds d’affectation spéciale pour l’armée nationale afghane.

"À l’horizon 2020, mon pays aura fourni une assistance de plus de 100 millions d’euros à l’effort de stabilisation de l’Afghanistan", a résumé Jean Asselborn, en soulignant que "ces contributions ne sont pas vaines. Les progrès sont là. Mais il reste du chemin à parcourir. Nous attendons un engagement réel de toutes les parties prenantes, pour que le conflit cesse, pour que le pays puisse se développer pleinement, et pour que la population afghane puisse vivre à nouveau en paix et en sécurité. C’est tout l’enjeu de notre rencontre aujourd’hui".

À Genève, la Commission européenne, à travers le commissaire Mimica, a signé un paquet d’aide d'un montant de 474 millions d'euros pour soutenir le renforcement des institutions étatiques, les réformes du secteur public, la santé, la justice et les prochaines élections, ainsi que pour relever les défis liés aux migrations et aux déplacements en Afghanistan.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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